L’ouvrage d’Elise Feller sort dans une nouvelle version. Voici un paragraphe de présentation, suivi de sa fiche.
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La France fut le premier pays en Europe, probablement au monde, à entrer dans la « révolution démographique » qui, ralentissant les naissances et allongeant l’espérance de vie, se traduit chez elle dès le début du XXe siècle par un «vieillissement démographique », vécu comme un problème voire une menace. Stigmatisés par le discours démographique, longtemps mis à distance par le corps médical, les gens âgés peinent à s’émanciper de stéréotypes péjoratifs, tandis que du fait des deux guerres mondiales, de l’inflation et de la généralisation du salariat, beaucoup ne peuvent plus compter sur leur patrimoine ou leurs épargnes. La vieillesse, de moment vécu en privé devient un problème social relevant d’un traitement collectif. Le vieillard indigent secouru par l’assistance républicaine est la première figure de la vieillesse visible, institutionnalisée dès le début du siècle. La notion de retraite, encore rejetée en 1910, fédère en quelques décennies un groupe d’âge, capable de se faire entendre et de réaménager positivement la fin de son cycle de vie. Jamais le sens et l’expérience de la vieillesse n’ont changé aussi vite et aussi profondément. La vieillesse apparaît alors non seulement comme une construction sociale, mais aussi comme un facteur décisif du changement social.
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Sa fiche est ici : Du vieillard au retraité – Elise Feller