L’accompagnement de ses parents dans les temps extrêmes de leur vie
La mise à l’écart des questions relatives au vieillissement et à la mort et ce qui en résulte
Notre société prône volontiers la rupture avec le passé[2]. Elle se focalise sur le présent en laissant de côté ce que nous devons à ceux qui nous ont précédés, valorise le dynamisme, l’indépendance et l’autonomie de l’individu mais beaucoup moins les liens et les solidarités entre les générations[3]. Elle a réussi à faire reculer la mort dans les âges extrêmes de la vie mais ne s’intéresse pas beaucoup au vieillissement et aux vieux[4]. Il en résulte que ce n’est que lorsque leurs parents sont engagés dans la phase ultime de leur vie que nos contemporains découvrent une réalité qu’ils avaient pris soin jusqu’alors d’ignorer et tout en se sentant impliqués, ne savent pas bien comment faire face.
Lire la suite dans le n° 127 de la revue Gérontologie et Société, 2008, en lecture libre.
[1] Ce texte reprend le contenu d’une conférence donnée le 24 janvier 2008 aux 2e journées d’études de l’association Bien-Traitance. Il a été publié dans la revue Gérontologie et société n° 127 Paris 2008
[2] « La question de la transmission reprise de génération en génération bute sur l’utopie, elle-même sans cesse renaissante, de fonder une nouvelle culture, de tout recommencer à neuf. » Nathalie Sarthou-Lajus, Le goût de transmettre, éditorial, Revue Etudes, Paris, février 2008
[3] « Notre être même de personne nous vient, non pas d’une source transcendante comme le veut le platonisme, mais du fait que nos parents nous ont transmis leur qualité de personne à travers le tissus d’interactions qui nous unit à eux…le lien interhumain est beaucoup plus qu’un lien moral, beaucoup plus qu’un lien volontaire. C’est un lien qui nous touche au cœur même de notre être… François Flahault, « Be yourself » Arthème Fayard, Paris 2006, p. 84 – 85
[4] « Aujourd’hui pour la société, deux tabous majeurs dominent : vieillir et mourir. Vieillir est un péché, une interdiction, voir une immoralité ; quant à mourir, c’est carrément obscène. » Anastasia Blanché, Ruptures- passages : Approches psychanalytiques du vieillissement, Gérontologie et société n° 121, juin 2007 P. 21