Lorsqu’on parle de ce qu’apporte l’expérience du vieillissement, on évoque souvent des nostalgies et des regrets, les pertes et les renoncements qu’on a dû assumer, la disparition de proches et d’amis qui ont compté pour nous, tout ce qu’on appréciait jusques la et qui n’est plus. Mais en procédant ainsi on oublie de décrire ce que cette expérience nous permet de découvrir.
Le premier gain à mentionner est la prise de conscience de la finitude de l’existence et l’invitation qui en découle d’utiliser au mieux le temps dont on dispose. Ceci implique de supprimer tous les obstacles qui pourraient nous empêcher de penser et de faire ce que nous estimons essentiel, d’éviter de se disperser et d’attendre des circonstances plus favorables. Après avoir réfléchi à ce qu’on souhaite faire du temps qui nous reste, il faut s’en tenir à ses choix, être patient, ne pas se décourager ni se laisser influencer et craindre de déplaire, et tout en adoptant un chemin, il faut aussi rester disponible pour de nouvelles idées et de nouvelles rencontres et pour revoir notre manière de conduire notre vie.
Mais peut-être la découverte la plus importante de cette période de l’existence concerne notre relation avec la mort. Dans la société occidentale, peu de gens acceptent d’en parler, même si elle est présente à l’esprit d’une façon plus en plus insistante. Pour ma part, cherchant à comprendre l’origine et les motifs de mon engagement en gérontologie et l’orientation donnée à mes études, je me suis rendu compte que j’y avais été confronté dès les premières années de mon enfance.